Youssouf Ibrahim

L'année 2010 vient de se terminer sur une note d'optimisme. Oui, je le dis haut et fort : optimisme. Optimisme parce que les Comoriens viennent encore une fois de donner au monde une belle leçon de démocratie. Un million d’habitants environ pour une superficie trois fois comme une ville française, les Comores, le seul pays musulman et francophone de l'océan indien occidental, est un modèle de démocratie pour l’ensemble de l’Afrique. Optimisme parce que malgré les nombreuses contestations (souvent légitimes) des vaincus, la population a su comme toujours défendre la paix, cette grande richesse du pays. J'imagine ici les sourires sarcastiques des sceptiques qui voient toujours le verre à moitié vide. Et on ne peut pas les plaindre : ils veulent avoir tout et tout de suite. On oublie souvent que nous sortons d'une longue colonisation, que nous avons un jeune Etat de 35 ans et que notre démocratie n'a que 20 ans. Des médias étrangers, qui n'ont pas toujours intérêt à ce que les bons côtés des Comores soient visibles, aiment véhiculer l'idée selon laquelle les Comores vont mal, en nous rappelant sans cesse les coups d'Etat et assassinats de dirigeants comoriens (Ali Soilihi et Ahmed Abdallah). On en va pas jouer à ce jeu déstabilisateur, on va juste préciser que même dans les grandes démocraties du monde, l'assassinat de présidents rythment helas ! la vie politique – quatre présidents américains ont été assassinés : Abraham Lincoln, James Abram Garfield, William McKinley, John F. Kennedy ; deux présidents français ont subi aussi ce sort tragique : Sadi Carnot et Paul Doumer. Alors plutôt que de parler de ce qui ne marche pas, je préfère retenir pour une fois ce qui marche.

Pourquoi je crois au développement des Comores

Mon idée n'est pas de faire ici un bilan exhaustif et équilibré de la situation politique, économique et sociale aux Comores mais plutôt de montrer les changements positifs qui affectent et peuvent affecter favorablement l’évolution du pays et qui constituent de sérieux motifs d’espoir pour son avenir. D'abord le constat. Et il est simple. Les Comores sont un pays pauvre dépourvu de matières premières. Nos seules ressources naturelles sont la terre cultivable et la mer. Notre pays est presque vierge, et ses besoins à combler sont gigantesques, et nous disposons de moyens modestes. Pourquoi donc l'optimisme ? Pour moi, il nous suffirait de définir clairement les directions à suivre et de mobiliser les énergies pour bien relancer notre développement. Tout n'est qu'une question de volonté politique. Hier candidats, les nouveaux gouvernants doivent donc lancer des projets basés sur des solutions pragmatiques, et non pas continuer à surfer sur la démagogie populiste en promettant des monts et des merveilles. Mais en attendant, le citoyen comorien est mis face à ses responsabilités. En effet, après avoir tous contribué d'une façon ou d'une autre à la misère sociale de notre pays, nous allons devoir agir pour notre bien commun. Montrer du doigt une catégorie de la populations – les politiques – ne suffira jamais à régler les problèmes que nous rencontrons tous les jours. Se plaindre et juger les autres n'apporteront jamais de changement. Je pense sincèrement et simplement que notre posture accusatrice qui n'arrange rien doit laisser la place à une attitude beaucoup plus constructive. Et le rôle de l'intellectuel en ce moment, c'est d'être la conscience de son temps en étant utile à son peuple, en essayant d'avoir un impact sur le débat public, sur l'orientation que nous devons prendre en tant que pays souverain. C'est donc avec le sens des responsabilités et une profonde humilité que je voudrais, à travers cet article, me rendre utile en ébauchant simplement quelques humbles propositions à l'attention du président et des gouverneurs élus. Car je crois au développement des Comores, je suis profondément convaincu qu'un jour l'Etat comorien sera digne de ce nom en améliorant la vie des citoyens. Je fais partie de ceux qui pensent que le pays a besoin de nous, fais parti de ceux qui son optimistes quant au développement de nos quatre îles.

Des infrastructures de qualité pour un développement durable

Des infrastructures de qualité sont vitaux et indispensables au développement durable de notre pays. Nous avons besoin de systèmes sanitaires performants – les hôpitaux comoriens sont malades –, nous avons besoin d'une politique énergétique audacieuse – sa majesté la Mwa-Mwe n'en peut plus, et nous non plus –, besoin d'un réseau routier digne de ce nom – ce ne sont plus des nids de poules mais des marres de crocodiles – et de systèmes de communication efficaces pour être en mesure de nous développer et de rattraper notre retard. Comme chacun peut le constater, nous disposons d’infrastructures déficientes, qui freinent notre croissance et amoindrissent notre capacité à nous offrir un niveau de vie décent. Pour faire simple nous allons juger nos futurs dirigeants sur leur capacité à améliorer nos routes qui sont dans un état pire que lamentable. Rien que les routes. On ne leur demande pas la lune.

Développement de l'agriculture, de la pêche et de l'espace rural

Notre pays a la vocation de baser son économie sur le tourisme, l'agriculture et la pêche. La valorisation de la paysannerie est indispensable pour développement durable et une autosuffisance alimentaire. Nous devons appliquer à l'agriculture les principes du développement durable qui assureront une production pérenne tout en respectant l'environnement. D'une agriculture paysanne et archaïque qui souffre du mépris des jeunes – les termes « mlozi » et « mlimadji » sont devenus péjoratifs pour ne pas dire insultants –, le gouvernement doit lancer une campagne pour sensibiliser la population au rôle primordial de l'agriculteur et du pêcheur dans tout développement. Rappelons que tout ce qui nous fascine parce qu'emballé et valorisé dans nos magasins d'alimentation provienne de la terre. Tout le mérite est au marketing. Ainsi, pas de pays sans paysans.

L'entreprise au cœur de la production des richesses

Je salue ici les efforts des autorités qui ont compris qu’il n’y a pas de création de richesse hors de l’entreprise, quelle soit une SARL familiale ou une SA multinationale. Continuons à encourager l'entrepreneuriat et le secteur privé. Cela permettra de réduire le chômage, de réduire la trop grande masse salariale de la fonction publique et de créer des nouvelles richesses dans ce pays que nous aimons. Nous savons tous que la richesse ne se compte pas seulement par le nombre de banques mais surtout par la quantité suffisante d'une nourriture de qualité, d'une eau potable et suffisante, d'un logement décent, d'une éducation responsable, d'un système de soin convenable. Le rôle de l'Etat est donc d'assurer la Paix, la Sécurité, l'Ordre publique en créant un environnement des affaires rassurant pour l'entrepreneur et l'investisseur, en renforçant la protection des biens et des personnes. L'emploi doit être une priorité absolu des nouveaux gouvernants.

Mes vœux les meilleurs pour cette année 2011

C'est la période des vœux et des souhaits, et je ne veux pas me déroger à la coutume. Aussi, je souhaite que 2011 soit l'année du renouveau des Comores. Je souhaite que les Comoriens cessent d’être des victimes passives, qu'ils abandonnent la culture de l'assistanat qui nous pénalise, que les mentalités progressent et que les vraies valeurs démocratiques reprennent leurs droits. Je souhaite que la lutte contre la corruption ne reste pas qu'un argument électoral, que nos députes votent une loi qui poussera la transparence dans la gestion des affaires du pays jusqu’à la publication de l'état des patrimoines personnels des ministres, députes, directeurs généraux, avant leur prise de fonction. J'adresse à ma famille, à mes amis, au beau peuple comorien tous mes vœux de bonheur.

Youssouf Ibrahim, enseignant et écrivain

Paris, France, le jeudi 13 janvier 2011

Mohamed Ibrahim Abdallah, votre serviteur

Ma famille, mes chers compatriotes, mes chers amis, honorables visiteurs de ce blog, je vous adresse à tous mes vœux de bonheur. Que cette nouvelle année soit remplie d'heureux moments pour nous tous. Bonne année 2011.

Mohamed "Cheikh" Ibrahim  

Ikililou Dhoinine, président élu de l'Union des Comores

Selon les premières tendances sorties des urnes, la mouvance présidentielle sorte vainqueur des élections harmonisées aux Comores. Si on tient compte de ces resultats provisoires, dans les cinq prochaines années, les hauts dirigeants du pays seront :

Ikililou Dhoinine : présiden de l’Union des Comores

Mouigni Baraka Saïd : gouverneur de l'île de Ngazidja

Anissi Chamsidine : gouverneur de l'île de Ndzuwani

Mohamed Ali Saïd : gouverneur de l'île de Mwali

Le 7 décembre 2010 correspond au 1er jour de l'année du "Hégire" du calendrier musulman. Je vous adresse à tous mes voeux de bonheur. Bonne année à tous les musulmans du monde.

Mohamed "Cheikh" Ibrahim  

L'économiste Mahamoud Omar

Les Comores viennent de lancer un site web pour faciliter les investissement aux dans l'Archipel aux Parfums : www.comores.e-regulations.org

Nous ne pouvons que saluer cette initiative. Pour créer son entreprise, le futur entrepreneur doit parcourir les couloirs de plusieurs administrations (Préfecture, Palais de justice, directions des Impôts...) pour le montage de son dossier de créateur d'entreprise. Nous proposons à nos gouvernants et autorités financières à aller encore plus loin dans la facilitation des procédures d'investissement et éviter toutes ces étapes qui peuvent se transformer en véritable parcours du combattant. En effet, les Comores pourraient réfléchir à la mise en place d'un GUIDE (Guichet Unique pour les Investissements et le Développement Économique), une sorte d'Agence Nationale des Investissements. Ce GUIDE-Comores pourrait remplacer l'ANPI qui, rappelons-le, fais un travail remarquable.

Mahamoud Omar, économiste